Avertissement : cette publication décrit une expérience vécue de violence entre partenaires intimes. Si vous avez besoin de soutien, vous trouverez une liste de services pouvant vous être utiles sur notre site internet.

De l’extérieur, la vie de Laura semblait géniale.

Elle avait une famille aimante, était bien installée financièrement et fréquentait l’université. Mais les gens ne pouvaient pas voir que, à l’abri des regards, Laura vivait dans une relation de violence.

Pendant trois ans, la peur l’a gardée prisonnière tandis que la violence psychologique et sexuelle se poursuivait. Laura a commencé à s’éloigner des autres, inquiète de « ce que les gens diraient » et de se sentir forcée d’agir ou de partir avant d’être prête.

« J’avais très peur qu’on me juge, a dit Laura, une amie de la Fondation canadienne des femmes. Les gens allaient-ils se demander comment j’avais pu me retrouver dans une telle situation? »

Avec le temps, un conflit entre elle et son ex-conjoint a dégénéré, et la relation de violence a été révélée au grand jour, ce qui a obligé Laura à « y faire face ». C’est à ce moment qu’elle a bravement demandé de l’aide.

« Il y a eu quelques personnes vraiment déterminantes dans ma vie qui m’ont été d’un immense soutien, […] qui m’ont fait me sentir en sécurité, a déclaré Laura en remerciant précisément son frère et sa belle-sœur. Instinctivement, ils ont su que j’allais venir à eux quand je voudrais parler, et ils m’ont simplement laissée prendre les décisions pour traverser la situation. »

Les ingrédients essentiels d’une réponse soutenante

La vérité, c’est que l’expérience de Laura n’est pas unique. Près de la moitié des femmes au Canada (44 %) ont rapporté avoir vécu une forme de violence psychologique, physique ou sexuelle. Et ce qui est peut-être encore pire, c’est que la violence fondée sur le genre arrache des vies : tous les six jours, une femme au Canada est tuée par son partenaire intime.

Voilà pourquoi il est extrêmement important d’écouter et d’appuyer les personnes comme Laura qui choisissent de nous raconter leur histoire. Ainsi, nous saurons répondre avec bienveillance, patience et ouverture lorsque ce sera nécessaire.

Comment répondre par des moyens plus adaptés et plus efficaces? Voici ce qu’a dit Laura en se fondant sur sa propre expérience :

  1. Comprenez que la violence fondée sur le genre peut arriver à n’importe qui. « Il n’y a pas un profil type », alors répondez « sans jugement » si une personne se confie à vous.
  2. Laissez-la prendre les commandes. Bien que ce soit humain de vouloir « résoudre [le problème] » ou « donner des conseils », n’oubliez pas que la personne qui souffre est « l’experte » de sa situation, y compris en ce qui a trait à qui elle choisira d’en parler et aux démarches à entreprendre.
  3. Écoutez vraiment – avec votre cœur, vos yeux, vos oreilles et votre corps. Cela veut aussi dire d’écouter en silence, de porter attention aux émotions qui ne peuvent pas s’exprimer en mots et de laisser de l’espace à la personne qui cherche de l’aide pour les vivre et les traiter intérieurement.

« J’ai tellement appris des histoires des autres, s’exclame Laura. J’espère que tout ce que je raconte pourra en aider d’autres aussi. »

Savez-vous comment réagir à l’appel à l’aide ou à un signe de violence? Rendez-vous sur repondrealappel.ca pour en apprendre davantage et vous inscrire en tant que répondant·e à l’appel à l’aide. Vous recevrez ensuite le Guide d’action pour répondre à un appel à l’aide et vous vous joindrez à notre processus d’apprentissage à travers lequel vous obtiendrez plus d’information pour savoir mieux reconnaître la violence et offrir un soutien exempt de jugement.