Les nouvelles de l’annulation de Roe v. Wade, une décision rendue par la Cour suprême des États-Unis en 1973 qui avait fait de l’accès à l’avortement un droit constitutionnel, soulignent l’importance vitale que revêtent les droits en matière de santé sexuelle et reproductive pour la justice de genre partout dans le monde.

La capacité à faire des choix éclairés sur son corps et l’accès à des services de santé devraient être considérés comme des droits fondamentaux. Au Canada, même avec les normes législatives et la jurisprudence en vigueur, la réalité des femmes, des filles et des personnes bispirituelles, trans ou non binaires ont démontré que ces droits étaient brimés. Leur autonomie, leur sécurité, leur autodétermination et leur capacité à faire de véritables choix ont souffert.

Certains groupes ont été affectés de façon unique. Les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap ont subi des violences telles que la stérilisation et la contraception forcées. Les femmes marginalisées et celles à faible revenu ont rencontré de nombreux obstacles pour accéder à des soins de santé reproductive. L’enseignement qu’ont reçu les jeunes de tous les genres sur la santé sexuelle et les relations saines à l’école s’est révélé inégal et inadéquat.

Pour atteindre l’égalité des genres au Canada, il nous faut une vraie justice reproductive. Cela comprend l’accès à toute une gamme de ressources excellentes, notamment les services d’avortement, la contraception, les cours de santé et les services de planification familiale. Comme l’a constaté Action Canada pour la santé et les droits sexuels, l’accès à l’avortement et à d’autres services de santé essentiels diffère grandement selon qui vous êtes et où vous vivez.

Les leaders fédéraux et régionaux doivent renforcer les politiques pour s’assurer que toutes les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre aient accès aux spécialistes, à l’éducation et aux services en matière de santé sexuelle et reproductive dont elles ont besoin. Ils et elles doivent veiller à ce que l’accès continue de croître et qu’il ne soit plus jamais limité. Les leaders provinciaux et territoriaux doivent investir dans des services de santé locaux pour satisfaire aux besoins diversifiés de toutes les populations et les régions qu’ils et elles servent.

Ceux et celles qui ont à cœur la justice de genre doivent défendre sans relâche la valeur de la justice reproductive au pays et dans le monde, même quand les droits qui y sont rattachés sont remis en question ou menacés. Nous devons demander des comptes à nos leaders et soutenir les efforts des personnes et des organismes qui militent pour la justice de genre.

Paulette Senior
Présidente et et Directrice Générale
Fondation canadienne des femmes