Le féminisme intersectionnel au Canada : les faits

Pour faire progresser l’égalité entre les genres au Canada, ce n’est pas suffisant d’éliminer uniquement les écarts homme-femme. Les personnes sont confrontées à diverses barrières selon de nombreux facteurs de leur identité, dont la sexualité, la race, l’identité de genre, la capacité et l’âge. La recherche réelle de l’égalité implique de reconnaître les besoins diversifiés de toute la population et d’y répondre.

La Fondation canadienne des femmes utilise une approche intersectionnelle dans sa compréhension du féminisme et dans la poursuite de l’égalité entre les genres. Cela veut dire que nous essayons de comprendre les nombreuses formes d’obstacles et de discrimination auxquelles certains groupes de femmes sont confrontés pour des raisons qui dépassent le genre.

Par exemple, certaines sont exposées à un risque plus élevé de vivre de la violence fondée sur le genre, ont moins de possibilités économiques et font face à un écart salarial plus important que d’autres. Ce n’est pas parce qu’elles « ne se forcent pas assez ». C’est parce qu’elles vivent davantage de discrimination systémique.

L’information qui suit répond à quelques questions fréquemment posées en lien avec le fait d’utiliser une approche intersectionnelle en matière de féminisme et d’égalité entre les genres.

En 1989, la chercheuse en droit et militante pour les droits civils américaine Kimberlé Crenshaw a inventé le terme « intersectionnalité » pour expliquer comment la race s’entrecroise avec le genre pour produire des barrières supplémentaires pour les femmes noires.1

Crenshaw a utilisé la métaphore d’un carrefour à grande circulation pour illustrer le concept2 : quand des voitures circulent dans quatre directions et qu’un accident se produit, les véhicules en cause peuvent venir d’une seule direction ou bien de toutes les directions. La faute est difficile à attribuer. De façon similaire, quand les femmes noires vivent de la discrimination, celle-ci n’est pas seulement dûe au racisme ou au sexisme, les deux formes sont en cause.3

  • Crenshaw et ses contemporain·e·s ont reconnu que le courant féministe dominant ne tenait pas compte des expériences uniques des femmes noires et ont utilisé le concept d’intersectionnalité pour décrire la discrimination qu’elles subissaient. 4 Le terme a aussi aidé à mettre en lumière les lois antidiscrimination qui ne protégeaient pas leurs droits.5
  • Avant que Crenshaw emploie le terme « intersectionnalité », des chercheuses et des militantes noires remettaient déjà en question la portée et la définition du féminisme.6 Certaines utilisaient le concept d’enchevêtrement des systèmes d’oppression pour parler des structures de pouvoir qui discriminent les femmes.
  • Les mouvements portés par les femmes issues de la diversité ont aussi « remis en question la supposition que les femmes blanches de la classe moyenne pouvaient prétendre défendre toutes les femmes quand nombre de celles-ci étaient incapables de s’identifier à cette définition homogène. Ces féministes ont affirmé que les femmes marginalisées avaient le droit de se représenter elles-mêmes en raison de leurs connaissances et de leurs expériences uniques.7
  • Les termes « intersectionnalité » et « féminisme intersectionnel » se sont élargis pour englober le recoupement des conséquences de la discrimination fondée sur le genre, la race, la capacité physique, l’ethnicité, la nationalité, la citoyenneté, le statut socio-économique et plus.8 Crenshaw a elle-même abordé « L’urgence de l’intersectionnalité » dans une conférence TED de 2016.

L’intersectionnalité joue un rôle clé dans la compréhension des barrières auxquelles sont confrontées les femmes issues de la diversité, de même que dans la manière dont nous travaillons ensemble pour faire progresser l’égalité entre les genres. Quand on examine les données relatives à l’égalité entre les genres, celles-ci révèlent que certains groupes vivent des risques différents ou accrus et que, pour être efficaces, les services, les systèmes et les solutions doivent reconnaître ces risques et les éliminer. Voici quelques exemples concernant la violence fondée sur le genre et la pauvreté :

Violence fondée sur le genre

  • Au Canada, la question des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées est un exemple tragique de comment des barrières croisées affectent la sécurité et le bien-être des femmes.
  • En raison de l’historique de colonisation, des pensionnats et des politiques qui accentuent leur marginalisation, les femmes des communautés autochtones sont confrontées à des obstacles complexes. Par exemple, elles sont plus souvent en situation de pauvreté, de précarité de logement, de violence fondée sur le genre et sont plus susceptibles de vivre d’autres formes de discrimination systémique.9
  • « La marginalisation sociale et économique qui s’opère depuis longtemps et persiste a entraîné un nombre élevé de femmes autochtones dans des situations vulnérables, comme l’itinérance et les relations de violence, affirme un rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Elle a également incité un nombre disproportionné de femmes autochtones à s’engager dans des activités à haut risque comme l’auto-stop, la consommation de drogues, l’affiliation à des gangs et la prostitution. Ces situations vulnérables et ces activités à haut risque maintiennent la susceptibilité de ces femmes à la violence, et il devient encore plus difficile pour elles d’échapper au cercle vicieux de la violence. »10
  • Cet historique a aussi provoqué un manque de confiance encore plus grand des femmes issues des communautés autochtones envers les autorités et les institutions, dont les systèmes policiers et judiciaires11. La réponse des groupes policiers aux signalements de disparition, de violence familiale et d’agression sexuelle a été critiquée pour de multiples raisons.12
  • Selon la GRC, il y a eu 1 181 cas de femmes autochtones disparues ou assassinées entre 1980 et 201213. Cependant, le ministère de la Condition féminine et l’Association des femmes autochtones du Canada ont estimé que le nombre se rapprochait davantage de 4 00014. Les statistiques ont démontré que les femmes autochtones au pays étaient six fois plus susceptibles d’être tuées que les femmes non autochtones15.
  • Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées décrit cette violence comme une forme de génocide et appelle les Canadien·ne·s à tendre l’oreille et à se pencher de près sur le racisme systémique et le colonialisme qui ont contribué à la mort et à l’enlèvement de femmes et de filles autochtones. Il a insisté sur l’importance d’adopter une approche intersectionnelle pour comprendre les expériences vécues par les femmes et les filles autochtones, de même que celles des personnes 2SLGBTQQIA16 16 17.
  • La violence envers les femmes et les filles autochtones illustre le besoin d’adopter une approche intersectionnelle pour réduire les risques et promouvoir l’égalité et la sécurité. Les statistiques démontrent que d’autres groupes de femmes sont également confrontés à des taux disproportionnés de violence fondée sur le genre. Les femmes en situation de handicap et celles qui sont placées dans un établissement, les femmes célibataires, les jeunes femmes et celles qui sont sans emploi ou à faible revenu sont plus à risque de vivre une agression sexuelle18.

Femmes et pauvreté

Quand on parle des revenus et de la stabilité financière des femmes, certaines sont confrontées à de plus hauts taux de pauvreté et à des écarts salariaux plus importants19. Examiner ces données à travers une perspective intersectionnelle nous aide à dresser un portrait plus précis et plus grave de la manière dont ces questions affectent les femmes issues de la diversité.

Au Canada, 30 % des mères monoparentales (comparativement à 10 % des couples avec enfants)20 et 23 % des femmes en situation de handicap (comparativement à 9 % des femmes sans handicap)20 sont à faible revenu.

En moyenne, une femme qui travaille à temps plein toute l’année au Canada gagne 0,75 $ pour chaque 1 $ gagné par un homme21. Une femme autochtone qui travaille à temps plein toute l’année gagne 0,65 $ pour chaque 1 $ gagné par un homme non autochtone.22 Une femme racisée qui travaille à temps plein toute l’année gagne 0,67 $ pour chaque 1 $ gagné par un homme non racisé.23

Pour plus d’information, consultez Les femmes et la pauvreté au Canada : les faits et L’écart salarial entre hommes et femmes au Canada : les faits.

  • L’efficacité du mouvement pour l’égalité entre les genres dépend de sa capacité à défendre les intérêts de toutes les femmes. Selon de nombreuses mesures, la qualité de vie des femmes au Canada s’est améliorée. Mais « une approche intersectionnelle révèle qu’aucun domaine ne s’est nettement amélioré pour l’ensemble des femmes. Une analyse plus profonde démontre que pour certaines femmes – les femmes noires, autochtones ou racisées, les femmes immigrantes, les femmes handicapées et les femmes vivant en milieu éloigné –, les améliorations ont été marginales ou négligeables24. »
  • Un mouvement pour l’égalité entre les genres qui fonctionne bien et qui adopte une approche intersectionnelle solide nécessite un financement substantiel. De 2005 à 2015, le mouvement a stagné en raison d’un manque de soutien du gouvernement25. Plus de 30 organismes pour femmes au Canada ont perdu 100 % de leur financement. Des organismes au service des femmes autochtones, immigrantes et réfugiées ont connu une baisse importante de financement.
  • En 2015, le gouvernement fédéral a adopté une politique en matière d’égalité entre les genres qui faisait une priorité de la parité au cabinet fédéral et a mis en branle l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ainsi que d’autres initiatives pour faire progresser l’égalité entre les genres26.
  • Malgré certains obstacles, les mouvements sociaux organisés par des femmes issues de la diversité ont contribué à mobiliser les gens et à influencer les politiques publiques en matière d’égalité. En voici quelques exemples :
    • Idle No More : formé en Saskatchewan par trois femmes autochtones et une alliée, il s’est rapidement développé en un mouvement international de soutien aux peuples autochtones27.
    • Black Lives Matter : lancé aux États-Unis par trois femmes, il s’agit maintenant d’un réseau mondial. Le travail de sa branche torontoise a mené à une enquête du coroner sur le décès d’Andrew Loku et le rétablissement d’une Direction générale de l’action contre le racisme en Ontario28.
    • En 2005, Sœurs par l’esprit, a été fondé par l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) pour sensibiliser le public à la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. Son travail, en collaboration avec d’autres groupes de femmes autochtones, a mené à la mise sur pied de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées29.
  • Dans les dernières années, certains mouvements liés à l’égalité entre les genres ont été critiqués d’un point de vue intersectionnel :
    • Tarana Burke, la fondatrice du mouvement #MeToo, et d’autres ont exprimé leur inquiétude vis-à-vis du fait que les expériences des femmes marginalisées n’étaient pas reconnues lorsque le mot-clic est devenu viral en 201730. L’attention portée sur les cas hautement médiatisés d’agression et de harcèlement à caractère sexuel a peut-être mené à l’effacement de femmes qui se trouvaient dans des conditions plus vulnérables et disposaient de moins de ressources pour recevoir de l’aide.
    • Des marches des femmes récentes aux États-Unis et au Canada ont aussi été critiquées pour leur manque d’inclusivité ou pour ne pas avoir partagé leurs plateformes avec des groupes de femmes issues de la diversité.31 32

Le féminisme intersectionnel à l’échelle internationale :

  • En 2018, plus de 60 féministes provenant du Canada, des pays du G7 et de partout dans le monde se sont rassemblées pour appeler tou·te·s les dirigeant·e·s du G7 à adopter une approche intersectionnelle dans leur processus décisionnel pour faire avancer l’égalité entre les genres33.
  • Elles les ont exhorté·e·s à tenir compte de l’avis des femmes racisées et autochtones dans la prise de décision et la mise en place des politiques et des programmes34.
  • Elles ont demandé aux dirigeant·e·s d’adopter un nouveau modèle économique qui fonctionnerait pour toutes les femmes et de fournir de meilleures ressources aux mouvements féministes35.
  • Elles ont pressé les dirigeant·e·s du G7 à se pencher sur des questions comme l’inégalité, la parité des genres, la santé et les droits sexuels et reproductifs, les changements climatiques et la violence fondée sur le genre faite aux femmes36.

Il est important pour les systèmes légaux et les gouvernements d’utiliser un cadre intersectionnel pour s’acquitter de leurs responsabilités envers le public.

La diversité des données est une des clés pour changer les politiques et les systèmes afin qu’ils servent toutes les femmes37. Par exemple, les expériences de racisme que les personnes racisées ont vécues « ne sont pas considérées comme des preuves suffisantes (ce qui est frustrant), et pour cette raison, les données [relatives à la race] peuvent être un outil puissant pour communiquer la nature institutionnelle des inégalités raciales au grand public et pour démontrer la nécessité d’apporter des changements. » La Commission ontarienne des droits de la personne recommande d’utiliser les données relatives à la race comme outil pour mesurer, suivre et finalement réduire le profilage racial lors des contrôles routiers effectués par la police. Le Wellesley Institute reconnaît la valeur des données relatives à la race pour améliorer les soins de santé aux communautés racisées, mais prouve l’importance de s’engager véritablement à utiliser ces données à cet effet et dans une optique de rendre des comptes aux patient·e·s racisé·e·s.

Des équipes de recherche clés ont entrepris d’accroître la diversité des données dans de nombreux domaines. Par exemple, en 2018, Statistique Canada a commencé à proposer une troisième catégorie de genre pour les personnes non binaires dans ses sondages38.

Statistique Canada a lancé son Carrefour de statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion39to help policy makers and service providers better understand the barriers that intersect with gender, race and other social categories.40 pour aider les décideurs et décideuses politiques et les fournisseurs de services à mieux comprendre les obstacles qui s’entrecroisent en lien avec le genre, la race et d’autres catégories sociales41.

En 2019, le gouvernement fédéral a diffusé une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme pour bâtir un pays plus inclusif42.

En ce qui a trait aux services, certains ministères gouvernementaux mettent en application des résultats de recherche qui démontrent que s’adresser aux jeunes transgenres en utilisant leurs pronoms de préférence a un effet positif sur leur santé mentale43.

En 2018, Service Canada a commencé à utiliser un langage neutre sur le plan du genre pour s’adresser à la clientèle44. En 2019, le gouvernement fédéral a annoncé que les citoyen·ne·s et les résident·e·s canadien·ne·s pouvaient maintenant choisir la désignation de genre « X » pour leurs documents d’identité45.

Au niveau provincial, la Commission ontarienne des droits de la personne utilise une approche intersectionnelle pour traiter les plaintes fondées sur des motifs multiples46. Celles-ci désignent le croisement de plusieurs formes de discrimination vécues par une personne47. La Commission se penche sur le contexte social, historique et politique des différents motifs de discrimination et sur comment ces derniers ont mené cette personne à vivre une expérience unique48. La Commission reconnaît toutefois qu’à ce jour, le système judiciaire ne comprend pas pleinement le concept d’intersectionnalité et n’utilise pas cette approche49.

  • L’ACS Plus est un outil d’analyse servant à cerner les répercussions potentielles des politiques sur divers groupes de personnes en reconnaissant de multiples facteurs d’identité en plus du sexe et du genre, dont la race, l’ethnicité, la religion, l’âge et les handicaps physiques et intellectuels50.
  • En 1995, le gouvernement fédéral s’est engagé à incorporer l’ACS Plus dans ses processus politiques et décisionnels 51. En 2016, le gouvernement a réitéré son engagement et a promis d’accroître l’application de l’ACS Plus.
  • En 2018, le gouvernement a appliqué pour la première fois l’ACS Plus au budget fédéral52.
  • Des rapports indiquent que la pleine application de l’ACS Plus dans l’ensemble des politiques gouvernementales est toujours en cours de réalisation53.

Être un·e allié·e du féminisme intersectionnel, c’est utiliser sa voix pour défendre l’inclusion et la diversité, de même que soutenir les femmes et les filles confrontées à des barrières et à des formes de discrimination auxquelles on n’est pas nécessairement confronté·e.

Il existe plusieurs façons d’être un·e allié·e du féminisme intersectionnel54 :

  • Prenez conscience des généralisations et des croyances sur les groupes marginalisés et reconnaissez que les personnes qui en font partie ont des identités et des expériences diverses. Par exemple, les femmes et les personnes de la communauté queer ne vivent pas toutes les mêmes choses et ne partagent pas toutes les mêmes opinions.
  • Utilisez un langage inclusif lorsque vous vous adressez à des personnes aux identités multiples et que vous parlez d’elles.
  • Analysez le niveau de diversité et de représentation dans votre quotidien, que ce soit au travail, à l’école ou dans votre communauté. Demandez-vous si ces espaces pourraient être plus inclusifs et accueillants.
  • Saisissez l’occasion d’écouter quand une personne aux identités multiples vous fait part de son expérience, tout en reconnaissant que ce n’est pas sa responsabilité d’éduquer les autres. Prenez l’initiative de chercher différents points de vue qui élargiront votre compréhension.

On peut appliquer le concept d’intersectionnalité aux services, aux programmes et aux projets55 :

  • En reconnaissant l’intersection des barrières dans la communauté en fonction de l’ethnicité, du genre, de la capacité, de l’orientation sexuelle, etc.56
  • En tenant compte des barrières d’accès à des services comme les transports, des barrières de langue, des barrières d’accès physiques et du manque de services de garde57. Par exemple, en 2018, le Conseil des refuges pour femmes de l’Alberta (Alberta Council of Women’s Shelters) a révisé un outil d’évaluation du danger américain datant des années 1980 pour adapter les questions aux expériences des nouvelles arrivantes et a fait traduire les questions dans plus de langues58. Plusieurs groupes, dont les services de police et le personnel médical d’Edmonton, ont été formés pour utiliser cet outil afin d’évaluer la sécurité des nouvelles arrivantes se trouvant dans une relation de violence.59
  • En intégrant des politiques intersectionnelles dans la structure organisationnelle afin de réduire les barrières.60
  • En éduquant tou·te·s les bénévoles, le personnel et les membres du conseil sur l’importance de l’intersectionnalité.61
  • En recueillant des données client pour s’assurer que l’organisme se rend aux populations marginalisées et pour faire le suivi des réalisations passées.62
  • En établissant des partenariats avec d’autres groupes de justice sociale au service des communautés marginalisées.63

Pin iconLes faits

80 % : Le pourcentage de Canadiennes et Canadiens qui croient que les femmes de la prochaine génération ont autant ou plus de chances d’être victimes d’agression sexuelle que les femmes des générations précédentes.

300 : Le nombre de femmes et d’enfants qui se font refuser tous les soirs l’accès à des refuges parce que ces derniers sont déjà pleins.

1,9 million : Le nombre de femmes au Canada vivant avec un faible revenu.

36 % à 14 %: Le recul du pourcentage des filles qui affirment avoir confiance en elles-mêmes entre la 6e année et la 4e secondaire.

60 % : Les femmes ont 60 % moins de chances que les hommes de passer d’un poste de gestion intermédiaire à un poste de direction.

Ensemble, changeons ces statistiques et travaillons pour l’égalité des genres.

Merci de faire un don afin d’aider la Fondation à changer des vies.

Faites passer le mot et impliquez-vous.

 

  1. Columbia Journalism Review. The origin of the term ‘intersectionality.’ Merrill Perlman. 2018. Available here
  2. International Socialist Review (ISR). Black feminism and intersectionality. Sharon Smith. Issue 91. Available here
  3.  International Socialist Review (ISR). Black feminism and intersectionality. Sharon Smith. Issue 91. Available here
  4. Time Magazine. What’s Intersectionality? Let These Scholars Explain the Theory and Its History. Arica L. Coleman. 2019, Paragraph 4-7. Available here
  5. NewStatesman America. Kimberlé Crenshaw on intersectionality: “I wanted to come up with an everyday metaphor that anyone could use.” Bim Adewunmi. 2014. Available here
  6. Time Magazine. What’s Intersectionality? Let These Scholars Explain the Theory and Its History. Arica L. Coleman. 2019. Available here
  7. Canadian Research Institute for the Advancement of Women. Intersectional Feminist Frameworks: An Emerging Vision. 2006. Available here
  8. Columbia Journalism Review. The origin of the term ‘intersectionality.’ Merrill Perlman. 2018. Available here
  9. Organization of American States (OAS). Inter – American Commission on Human Rights. Missing and Murdered Indigenous Women in British Columbia, Canada. 2014. p. 39-44. Available here
  10. Organization of American States (OAS). Inter – American Commission on Human Rights. Missing and Murdered Indigenous Women in British Columbia, Canada. 2014. p. 39- 44. Available here
  11. Human Rights Watch. Those Who Take Us Away. Abusive Policing and Failures in Protection of Indigenous Women and Girls in Northern British Columbia, Canada. 2013. P. 66. Available here
  12. Human Rights Watch. Those Who Take Us Away. Abusive Policing and Failures in Protection of Indigenous Women and Girls in Northern British Columbia, Canada. 2013. p. 67-72. Available here
  13. The Royal Canadian Mounted Police. Missing and Murdered Aboriginal Women: A National Operational Overview. 2014. p. 3. Available here
  14. CBC News. Confusion Reigns Over Number of Missing, murdered Indigenous Women. John Paul Tasker. 2016. Available here
  15. Statistics Canada. Homicide in Canada, 2014. Available here
  16. National Inquiry into Missing and Murdered Indigenous Women and Girls. Reclaiming Power and Place: The Final Report of the National Inquiry into Missing and Murdered Indigenous Women and Girls. Volume 1a. p.102-110. Available here
  17. Maclean’s. The MMIWG final report lands: ‘I hold up a mirror to Canada.’ Shannon Proudfoot. 2019. Available here
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  22. Statistics Canada, 2016 Census. No. 98-400-X2016268. Calculated using the full-time, full-year average employment income in Indigenous females ($48,590) divided by the full-time, full-year employment income of non-Indigenous males ($74,691), equaling 65%, or a 35% difference. Available here.
  23.  Statistics Canada, 2016 Census. No. 98-400-X2016360. Calculated using full-time, full-year average employment income for total visible minority females ($51,173) divided by the full-time, full-year average employment income of males who are not a visible minority ($76,853), equaling 67%, or a 33% difference. Available here.
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  26. The Canadian Women’s Foundation. Gender Equality Network Canada. Women’s Equality in Canada An Environmental Scan. p. 2. Available here.
  27. The Canadian Women’s Foundation. Gender Equality Network Canada. Women’s Equality in Canada An Environmental Scan. p. 4. Available here.
  28. The Canadian Women’s Foundation. Gender Equality Network Canada. Women’s Equality in Canada An Environmental Scan. p. 4. Available here.
  29. The Canadian Women’s Foundation. Gender Equality Network Canada. Women’s Equality in Canada An Environmental Scan. p. 4. Available here.
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