Près d’un quart des Canadiens estiment que la violence fondée sur le genre « ne les regarde pas »

Un nouveau sondage révèle un écart entre la volonté de mettre fin à la violence et la capacité de soutenir les victimes

Toronto, ON – Le 7 mars 2022  À l’approche de la Journée internationale des femmes, un sondage national de la Fondation canadienne des femmes montre que 23 % des Canadiens estiment que la violence commise par un partenaire intime « ne me regarde pas parce qu’elle ne me concerne pas directement ». De plus, 46 % des répondants affirment que la violence fondée sur le genre « semble un enjeu si crucial que je ne me sens pas en mesure d’aider à y mettre fin ».

« Bien que la plupart des gens au Canada conviennent qu’il importe de briser le silence sur la violence genrée, les idées restent contradictoires quant au rôle que nous pouvons jouer pour l’enrayer, déclare Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes. La plupart du temps, les personnes confrontées à la violence se confient à des personnes qu’elles connaissent bien plutôt qu’aux autorités. La différence entre le fait de savoir qu’il faut agir et de ne pas savoir quoi faire peut avoir un grave impact. »

Parmi les survivantes de violence genrée n’ayant pas révélé les mauvais traitements qu’elles ont subis, 35 % craignaient que personne ne les écoute et 27 % que personne ne les croie. En outre, 32 % des victimes n’ont rien signalé parce qu’elles pensaient qu’elles seraient jugées, blâmées ou humiliées et 12 % hésitaient à porter plainte pour violence par peur que leur agresseur ne l’apprenne – un chiffre qui passe à 28 % pour les survivantes racialisées.

« En plus de dénoncer la violence, nous devons veiller à ce que chacun ait la confiance et les compétences nécessaires pour soutenir les survivantes de tous les milieux et de toutes les communautés. Nous devons agir en fonction des valeurs fondamentales que nous défendons pour mettre fin à la violence, déclare Mme Senior. Les victimes de la violence fondée sur le genre ne reçoivent pas le soutien qu’elles méritent, mais avec les bonnes interventions, nous pouvons changer cela. »

Quatre-vingt-six pour cent des personnes au Canada se croient capables de soutenir une personne confrontée à la violence physique, mais seulement 66 % de celles qui en ont été victimes se sont senties soutenues. De même, 80 % des gens se déclarent aptes à apporter un soutien à une personne victime de mauvais traitements d’ordre sexuel et 85 % à appuyer une personne victime de violence psychologique, mais seulement 63 % de celles qui ont dévoilé avoir fait l’objet d’abus sexuels et 70 % de celles qui ont divulgué avoir subi des mauvais traitements d’ordre psychologique se sont senties soutenues.

Les Canadiens sont d’avis que les milieux de travail et les établissements d’enseignement ont également un rôle à jouer dans la lutte contre la violence fondée sur le genre. Parmi eux, 90 % estiment que les décideurs, les dirigeants communautaires et les responsables en emploi devraient prendre des mesures proactives pour mieux soutenir les personnes confrontées à la violence. Par ailleurs, 88 % croient que nos écoles devraient enseigner les façons de soutenir les victimes de violence genrée.

L’Appel à l’aide de la Fondation canadienne des femmes est un outil puissant que toute personne victime de violence peut utiliser. L’appel, qui peut être fait d’une seule main sans laisser de trace numérique, est devenu viral depuis son lancement en 2020. La personne qui lance un appel indique le besoin de prendre de ses nouvelles en toute sécurité. Offert tant aux particuliers qu’aux organisations, le Guide d’action pour répondre à un appel à l’aide publié par la Fondation comprend des outils gratuits sur la façon d’apporter un soutien proactif et sans jugement aux survivantes de mauvais traitements. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, apprenez comment répondre à un appel à l’aide en téléchargeant notre guide à repondrealappel.ca.

Le projet Répondre à l’appel à l’aide est financé par Femmes et Égalité des genres Canada.

Pour plus de statistiques, cliquez ici.

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POUR UNE ENTREVUE AVEC LA FONDATION CANADIENNE DES FEMMES, COMMUNIQUEZ AVEC :

STACEY RODAS
srodas@canadianwomen.org
(647) 938-8270

À PROPOS DE LA FONDATION CANADIENNE DES FEMMES

La Fondation canadienne des femmes est un chef de file du mouvement pour l’égalité des genres au Canada. Par le financement, la recherche, la défense des intérêts des femmes et des filles, et le partage des connaissances, nous nous efforçons d’opérer un changement systémique.

Nous aidons les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre à échapper à la violence, sortir de la pauvreté, prendre confiance et accéder au leadership.

Depuis 1991, nos généreux donateurs et collaborateurs ont investi plus de 150 millions de dollars pour financer plus de 2 500 programmes qui transforment des vies partout au Canada.

MÉTHODOLOGIE DU SONDAGE

Maru/Matchbox a mené un sondage au nom de la Fondation canadienne des femmes dans le cadre d’une enquête omnibus nationale. Cette dernière a été réalisée du 7 au 11 février derniers auprès d’un échantillon représentatif de n = 2 024 Canadien-ne-s. L’échantillon a été pondéré selon les données du recensement.

Publiée par Maru Public Opinion, l’enquête a été effectuée par Maru/Matchbox, qui a recouru à Maru/Blue, son fournisseur de services de panels et de collecte de données, pour sonder un échantillon aléatoire des membres de son panel en ligne canadien Voice Canada, puis a pondéré les résultats pour qu’ils soient représentatifs à l’échelle nationale. Vous trouverez les résultats détaillés ici : www.marugroup.net/public-opinion-polls/canada.

Même si, dans le cadre de l’étude, on a demandé aux Canadien-ne-s s’ils et elles connaissaient des personnes transgenres ou non binaires qui avaient vécu de la violence, la taille d’échantillon était trop petite pour tirer des conclusions générales sur leurs expériences.