Julie a grandi dans le nord de l’Ontario, dans une famille tissée serrée. Elle vit jusqu’à dix-neuf ans sans raison de se méfier des autres. Tout change au moment d’entrer à l’université quand son copain, originaire du même village, adopte des comportements abusifs après leur emménagement ensemble à Ottawa. Après plus de deux ans de menaces, de contrôle, de harcèlement psychologique et agressions sexuelles, Julie réussit à le quitter avec l’aide de ses amis. Mais ce n’est que le début de son épreuve, car son ex la traque et la harcèle pendant dix ans, lui faisant craindre pour sa vie. Dans cet épisode, Julie revient sur cette relation et sur ce qui a été aidant et ce qui a été nuisible de la part de ses proches durant ces années difficiles. Elle souligne que l’absence d’attentes et la compréhension de la part de ses amis lui ont donné du courage pour quitter, et pour survivre par la suite. Julie partage son histoire pour encourager les proches à intervenir avec une grande écoute et ouverture d’esprit. Aujourd’hui, Julie est une activiste établie à Ottawa et a contribué à faire changer plusieurs lois en appui aux survivantes de violence envers les femmes. Elle a publié le livre Resilience is futile, The Life and death and Life of Julie S. Lalonde, un récit de son histoire de survivante.

JULIE : C’est de la patience qu’il faut, c’est souvent la patience qui manque dans nos allié.e.s. Mais à ce moment-là, elle m’a vraiment montré que c’est possible pis que t’as pas besoin d’être outillée avec plein de choses, plein de ressources. C’est juste son instinct de dire « c’est difficile, mais je suis ici pour toi quand même ». Ça m’a pris encore un petit bout avant d’être capable de quitter mais ce moment-là m’a vraiment donné assez confiance en moi-même pour me dire « OK, je suis pas complètement seule, j’ai au moins une amie qui me voit, qui est là pour moi.

Introduction

Narration ZOÉ : Saviez-vous à quel point la violence fondée sur le genre est encore bien présente dans notre société? La plupart d’entre nous connaissons ou connaîtrons une femme qui a été victime de violence physique, sexuelle ou psychologique.

Que pouvons-nous faire en tant qu’ami.e, cousin.e, collègue, voisin.e? Quoi dire, quoi ne pas dire?  Quand une personne de notre entourage vit ou a vécu de la violence fondée sur le genre, comment bien la soutenir?

Lancé par la Fondation canadienne des femmes, le balado Appel à l’aide vous donne les clefs pour aider les survivantes de violence fondée sur le genre.

Je me présente : Zoé Gagnon-Paquin. Découvrez avec moi les meilleurs moyens d’être de bons et de bonnes allié.e.s pour elles.

Dans cet épisode, je rencontre Julie, survivante et activiste. Elle m’a parlé de l’importance qu’a eue pour elle l’écoute, la patience et les questions sans jugement.

Attention, ce balado contient des témoignages de violence fondée sur le genre.

Julie est une activiste reconnue au Canada et à l’international. Elle a contribué à plusieurs avancées au pays dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

En 2020, elle publie le livre Resilience is futile, The Life and death and Life of Julie S. Lalonde. Dans son œuvre, elle revient sur son parcours de survivante.

Aujourd’hui, je parle avec Julie, non pas en tant qu’activiste, mais en tant que survivante.

*****

Entrevue

ZOÉ : Bonjour Julie, merci d’être ici en studio.

JULIE : Merci beaucoup pour l’invitation.

ZOÉ : J’aimerais comprendre, à partir de ton histoire, comment bien soutenir, de façon sécuritaire, une personne qui est survivante de violences basées sur le genre. Est-ce que tu acceptes qu’on revienne ensemble sur cette période de ta vie?

JULIE : Oui, absolument. Oui, je pense que c’est super important qu’on en parle. Puis je me sens comme j’ai aussi une responsabilité, comme quelqu’un qui a survécu à quelque chose qui est très dangereux. Je me sens comme si maintenant j’ai le privilège d’être toujours en vie, ça fait que je sens que c’est vraiment ma responsabilité de parler de mon histoire pour aider d’autre monde.

​Narration ZOÉ : Julie a choisi de donner le pseudonyme de Xavier à son agresseur pour ne pas l’identifier publiquement afin de protéger sa famille. Elle l’a connu dans sa ville natale du nord de l’Ontario. Ils étaient meilleurs amis et ont commencé à se fréquenter juste avant qu’elle parte étudier à Ottawa, à l’université Carleton, en études des femmes.

JULIE : À peu près un mois après que j’ai déménagé à Ottawa, il a décidé qu’il pouvait pas vivre sans moi. Alors il a déménagé à Ottawa aussi. C’était comme le rêve, là, vraiment, c’était vraiment excellent. Je pense, c’est important que les gens comprennent ça, parce que souvent, quand on parle des abuseurs, les gens voient juste un monstre, ça fait que c’est très facile de dire quand voit ça de l’extérieur « Qu’est-ce que tu fais avec cette personne-là? C’est clair que c’est un monstre ». C’est super important pour moi de le dire, il a pas commencé comme ça. C’est rare qu’ils commencent comme ça, parce qu’alors, il y aurait pas de victimes, on saurait tout de suite que cette personne-là, c’est du danger… Ça fait que c’est toujours lentement que les choses commencent puis après un bout tu lèves la tête, puis tu te dis « Qu’est-ce qui se passe? C’est quoi ma vie? Qui est-ce ce que je suis maintenant? » C’est vraiment ça qui est arrivé à moi. Mais ça a pris deux ans avant que je me sente assez à l’aise puis confiante pour me dire que, oui, j’ai le droit de le quitter. Parce que, même en étant féministe (tu sais, j’étais quand même en études des femmes…) dans ma tête je me disais « il me frappe pas, pis quand même, y’est gentil des fois ». Et j’inventais plein d’excuses pour son comportement, ça fait que ça a pris deux essais, puis deux ans, mais finalement je l’ai laissé.

ZOÉ : Quand et comment la violence a-t-elle commencé?

JULIE : Tu sais, c’est drôle parce que dans ma tête, ça a pris beaucoup de temps avant que les choses ont commencé à vraiment tomber à l’eau mais quand j’ai retourné lire mon journal, mes notes que je m’étais écrites, ça a vraiment été une couple de semaines après qu’il a déménagé avec moi. Ça a commencé avec du gros contrôle, toujours, il voulait avoir le contrôle : où j’étais, à qui je parlais.

Puis il était vraiment jaloux du fait que j’avais quand même trouvé ma piste dans la vie. C’était toujours des choses comme « Tes rêves sont stupides! Qu’est-ce que tu vas faire avec un diplôme en études des femmes, études canadiennes? Tu vas rien faire dans la vie. »

Puis il disait toujours des choses comme « je suis la seule personne qui te connaît vraiment, je suis la seule personne qui t’aime pour qui tu es ». Ça a vraiment rentré dans mon cerveau, tu sais. Il y avait aussi l’abus financier, qui fait que j’avais comme pas accès à mon argent. Je faisais pas beaucoup d’argent parce que j’étais étudiante, mais quand même… Des agressions à caractère sexuelles, souvent, la coercition. Pis vraiment, à un point, j’ai arrêté de dire non parce que je savais qu’il allait faire ce qu’il voulait faire. C’est vraiment à ce point-là que je me sentais, que j’étais pas vraiment victime non plus, parce que j’avais arrêté de me défendre. Je faisais juste dire « OK, Xavier, qu’est-ce que tu veux? » Parce que c’était plus facile de mon côté de juste dire « qu’est-ce que tu veux? Oh, tu ne veux pas que je parte avec elle? Oh, tu veux pas que je fasse ça? OK, je vais pas le faire ». Puis je sortais rarement avec mes ami.e.s, j’allais à l’école, je retournais tout de suite à la maison. Mon monde est devenu très, très, très petit.

(silence)

ZOÉ :  « Est-ce que tes ami.e.s, ta famille, pouvaient voir ce qui se passait à ce moment-là?

JULIE : Comme beaucoup, beaucoup de survivantes, j’étais très bonne à cacher les choses parce que ça me gênait, franchement, que j’allais à l’école à tous les jours, j’étudiais le féminisme. Je parlais des droits des femmes, je faisais du bénévolat à un CALACS. Je suis là à aider d’autres femmes, à dire « t’as du pouvoir, t’es capable, etc. », puis je retourne chez nous, et je suis pas capable, entre guillemets, de le faire moi-même. J’étais tellement humiliée, puis aussi, je voulais pas concerner mes parents. Tu sais, mes parents étaient déjà assez nerveux que j’aie déménagé dans la grande ville, puis je faisais mes études, ça fait que je voulais leur faire certain que tout va bien, genre « inquiétez-vous pas ». Ça fait que ça été difficile de trouver de l’aide parce que les gens savaient pas ce qu’il faisait. En regardant ça des années après, je me dis que j’avais tellement de colère que les gens étaient pas là pour moi.

Mais il a fallu aussi que je sois honnête avec moi-même en me disant que les gens ne savaient pas. Pis mes parents vivaient à huit heures de loin de chez nous. Ils me voyaient pas en face, c’était juste une voix au téléphone qui les rassurait que tout va bien. Alors comment ils étaient censés de savoir? Heureusement, quand j’ai dit à mes amies ce qui s’était passé, elles m’ont crue tout de suite. Personne m’a dit « non, je crois pas ça ». Mais c’était un choc, parce qu’elles comprenaient pas, elles avaient rien vu de cette façon-là.

Prendre la parole pour la première fois – LA PATIENCE

Narration ZOÉ : Pour Julie, le fait de se sentir écoutée par ses amis, sans que l’on remette en question son témoignage, a été crucial pour l’aider à sortir de sa relation avec Xavier.

ZOÉ : Raconte-moi la première fois, ou une des premières fois, où tu te rappelles avoir parlé de la violence que tu vivais avec tes amis.

JULIE : Je vais toujours  me rappeler de mon amie à qui j’y ai dit « je pense que je dois le quitter ». Pis j’ai jamais dit l’abus, j’ai jamais dit la violence. J’ai pas parlé du viol, rien, juste « il me contrôle, il est jamais content, je me sens épuisée », des choses comme ça. Puis j’ai dit « je manque de courage, mais je pense qu’il faut le faire, je vais lui en parler ce soir ». Je lui avais mis ça dans la tête et j’avais juste vomi ça sur elle. Elle m’a dit « Je te crois et je te fais confiance. Mais si tu peux pas aujourd’hui, si tu changes d’idée, tu peux toujours le faire une autre fois ».

Je m’en rappelle comme si c’était hier. Elle avait le même âge que moi, elle avait juste dix-neuf, vingt ans. Aucune formation dans la sensibilisation ou comme intervenante, elle était pas en travail social non plus. C’était juste son instinct de dire « J’ai déjà entendu que c’est difficile des fois de quitter des relations, ça fait que je veux que tu saches que je vais pas être déçue si t’es pas capable de le faire aujourd’hui ». Ça, c’était complètement différent de toutes les idées que j’avais en tête, et de ce que j’avais comme réaction de gens qui disent « Ben voyons! Les femmes qui retournent à ça, vous êtes stupides! Qu’est-ce que tu fais là? La personne te traite mal, fais juste la quitter. »

Cette fois-là, retournée chez nous, j’ai perdu mon courage. J’ai essayé de casser avec lui et il m’a convaincue de rester, et blablabla. J’étais tellement déçue de moi-même, mais je savais qu’il y avait au moins une personne à qui je pouvais retourner pour dire « J’ai pas été capable de le faire aujourd’hui mais c’est correct, je peux le faire une autre fois. »

Puis, c’est de la patience qu’il faut, c’est la patience qui manque dans nos allié.e.s. Mais à ce moment-là, elle m’a vraiment montré que c’est possible d’aider. T’as pas besoin d’être outillée avec plein de choses, plein de ressources. Tu sais, c’est juste ton instinct de dire « C’est difficile, mais je suis ici pour toi quand même. » Ça a pris un autre petit bout avant que je sois capable de quitter mais ce moment-là m’a vraiment donné la confiance en moi-même de me dire « OK, j’suis pas complètement seule, j’ai au moins une amie qui me voit, qui est là pour moi. »

Narration ZOÉ : La patience. Julie n’arrête pas de répéter ce mot. Pour être une bonne alliée, il faut faire preuve de patience.

Quand on se retrouve dans une situation où un.e ami.e, un.e collègue fait face à des signes de violences, parfois, on peut répondre immédiatement.

Mais, si la situation nous en empêche, ou s’il y a des risques que l’agresseur ou l’agresseuse soit en train d’écouter la conversation, il faut trouver un moyen sécuritaire d’entrer en contact avec la personne, par exemple par message texte ou par un appel téléphonique. On peut l’appeler, lui demander si elle est seule, ou s’il est préférable de la rappeler plus tard.

On peut aussi poser des questions auxquelles elle va pouvoir répondre simplement par « oui » ou « non », au cas où quelqu’un écouterait la conversation. Ou encore poser des questions générales, comme « Veux-tu qu’on aille prendre un café? J’ai hâte d’avoir de tes nouvelles. »

Quitter Xavier

Narration ZOÉ : Julie a quitté Xavier en faisant appel à l’aide de ses ami.e.s. Xavier était dans sa famille pour la fin de semaine. Et il était parti avec l’argent de Julie.

JULIE : J’avais appelé mes parents « Hé, Xavier me doit un peu d’argent, puis j’en ai pas. Peux-tu m’en prêter jusqu’à mardi quand il revient? Et à ce point-là, je peux te le retourner ». Mais mon père a dit « Non, c’est ton moment de quitter ça. » C’était la première fois qu’on parlait à haute voix de ce qui se passait. J’ai dit « Euh, vraiment? » Mon père m’a répondu « Il te traite pas comme il faut ». Pourtant lui, il savait presque rien ce qu’est-ce qui se passait! Il a dit « Tu dois quitter, puis tu dois le faire pendant qu’il est pas là, parce que j’ai peur de voir comment il va réagir s’il est présent. »

J’ai juste appelé mes ami.e.s au téléphone pour dire « Je dois quitter comme, tout de suite là, parce que Xavier retourne demain ». Puis sans poser de questions (j’avais jamais parlé à haute voix de ce qui se passait), mes ami.e.s ont dit « OK j’arrive ».

C’est tellement difficile. Je me rappelle comme j’étais excitée à certains moments, je pensais « OK, je le quitte, oui, je vais avoir la paix dans la vie ». Puis quelque chose arrivait et là, j’étais en larmes, et je doutais. Ensuite je me disais « Non, non, c’est pas une bonne idée ». Mes ami.e.s ont juste resté avec moi, m’ont juste aidé. Quand j’ai dit que je perdais confiance, ils m’ont dit « Non, c’est correct, tu vas être correct ». Et puis, je savais même pas où aller. J’avais aucune idée quoi faire. Ça fait qu’une amie m’a dit « OK, je vais mettre tes choses dans le garage de mes parents ».

Puis une autre amie a dit « Tu peux dormir sur mon couch ». Ça fait que j’ai mis mon chat, et le reste de mon linge dans mon char, et je suis allée coucher chez mon amie. J’ai laissé une note à Xavier pour lui dire « J’imagine que c’est un choc pour toi, tu quittes pour le week-end et quand tu reviens, ta femme est pas là. Mais s’il vous plaît, donne-moi un petit peu de temps et je vais être en contact. Je t’aime beaucoup mais là j’en peux plus, je suis tannée ». Puis j’ai quitté! Encore là, j’ai aucune idée comment j’ai été capable de le faire avec le peu de ressources que j’avais. Mais je suis contente, je suis chanceuse, je le sais, j’ai une immense gratitude pour le fait que mes ami.e.s, sans aucune question, sans aucun contexte, m’ont dit « Si tu dis qu’il faut le quitter, faut quitter ». C’est ça que je veux pour tout le monde, franchement, avoir un réseau comme ça, c’est la raison pourquoi je suis ici aujourd’hui, pas de doute là-dessus.

(silence)

JULIE : Alors il a fallu me cacher, mais aussi cacher mon char. Alors pour deux trois jours, je restais chez une amie, puis quelqu’un disait « OK, Xavier vient juste de quitter la maison d’un tel ou une telle, on s’en va là ». On a circulé comme ça d’une place à l’autre, parce qu’il cognait à la porte de tout le monde.

Finalement je l’ai appelé d’un téléphone payant, comme ça existe presque plus ces temps ci, pour lui dire « Xavier, faut que tu relaxes. Tu me fais peur, et tu fais peur aussi aux autres. Je sais que t’es comme énervé, que t’as peur et que t’es triste mais faut que tu relaxes ». Il a braillé. Il y a dit « Tu me manques, mais OK, je vais relaxer un petit peu. Mais faut qu’on se rencontre, faut que je te voie ». J’ai répondu « OK, on va se rencontrer dans une couple de journées ». Mais ce qu’il a fait, c’est qu’il m’a écrit une note qu’il a laissée sur mon char, qui était facile à trouver à mon travail. Il indiquait toutes les places où j’étais allée depuis le moment que je l’ai quitté, toutes les maisons où j’ai resté, toutes les personnes à qui j’ai parlé, et c’était tout vrai.

C’était clair qu’il avait rien inventé. En plus, il avait trouvé le téléphone précis d’où j’avais appelé, ce qui est très difficile à faire aujourd’hui, mais qui était hyper difficile à faire en 2005. Ça fait que là, j’avais peur. Il avait trouvé le téléphone, il avait trouvé les maisons de toutes mes amies, dans l’ordre où j’y étais allée depuis que je l’avais quitté, c’est clair qu’il me suivait. C’est à ce moment-là que je me suis dit « Il faut que j’appelle la police parce que maintenant, je peux plus vivre dans le déni ». Puis il y avait aussi des menaces, il me disait des choses du genre « Tu agis comme si j’allais te tuer ou te toucher, ou te faire quelque chose, mais absolument pas. Je vais rien faire. Si je voulais vraiment faire quelque chose, je ferais xyz (il décrivait ça en détail), mais je vais pas le faire ».

C’est clair, pour toi et moi, que c’est une menace mais malheureusement du côté légal, c’est pas vu comme une menace. Parce qu’il disait pas qu’il y allait le faire, il disait juste qu’il avait la capacité de le faire. J’ai appelé la police, j’ai commencé à vraiment entrer dans le système et là, j’ai réalisé que oh!, j’avais aucun espoir que personne, pas juste à la police, allait m’aider. J’étais vraiment seule dans mon défi.

Continuer à croire la personne, comprendre ses réactions de déni, la soutenir avec patience

Narration ZOÉ : Quitter quelqu’un, ce n’est pas facile. Pour se sentir en sécurité, Julie a continué de communiquer avec Xavier.

La personne en situation de violence sait ce qui lui convient et ce qui la gardera en sécurité. Le mieux est de lui demander ce dont elle a besoin, puis lui proposer des ressources qui lui seront utiles. Si la personne qu’on souhaite aider ne sait pas quoi faire, ce n’est pas grave. On peut juste être une personne soutenante sur qui elle peut compter pendant qu’elle réfléchit.

J’ai appris que le plus important, c’est de laisser la personne dire ce dont elle a besoin et non pas l’inverse.

JULIE : J’ai perdu lentement certains amis pour qui c’était juste trop. Il y en avait aussi qui trouvaient que c’était le drame après un bout de temps. Ils comprenaient pas. Je pense que si je l’avais quitté, et que j’étais restée fâchée contre lui et que j’avais juste eu peur de lui dix ans, ils auraient compris. Mais à certains moments, en particulier dans les premières années, j’avais de l’empathie pour lui. Je parlais avec lui, j’étais en communication avec lui parce que je pensais que ça va me garder sécurité si je sais il est où, où est le danger.

Mais ils ne comprenaient pas ça, ils disaient « Si il est vraiment violent puis vraiment affreux, pourquoi tu lui parles? » Le doute est entré à ce moment-là. C’est intéressant, parce que souvent on dit qu’il faut croire la personne, puis on perd ça dans le moment. Faut toujours croire la personne, comprendre qu’elle vit dans le déni. Ce n’est pas qu’elle a inventé tout ça, c’est qu’elle essaie de banaliser la situation parce que c’est trop difficile de vraiment comprendre.

J’étais vraiment dans le cycle d’abus, mais il y avait peu de personnes dans ma vie qui comprenaient ça. Elles avaient de l’empathie pour moi quand j’étais vraiment la victime stéréotype, mais quand je montrais des choses qui, pour eux autres, étaient pas vraiment la chose à faire, elles disaient « Là, je perds un peu patience ». Encore une fois, la patience est super importante quand on est allié.e, parce que c’est rare que c’est « Je quitte un lundi, le mercredi je suis fâchée contre toi, et le vendredi j’ai plus aucun amour dans mon cœur pour toi ». C’est pas comme ça que ça se passe. On est toujours en amour avec la personne, puis ça prend du temps pour en sortir.

Continuer à soutenir la personne, l’aider à mettre des limites

JULIE : Ça, c’était moi avec Xavier. Quand il faisait du bruit, au moins je savais ce qu’il faisait, je pouvais le voir. Mais quand quelqu’un est très silencieux, il y en a qui pensent « Ah, on respire, il a arrêté ». Mais moi c’est « Oh non, qu’est-ce qu’il fait? Qu’est-ce qu’il fait? » J’ai pas confiance qu’il est juste en train d’être silencieux, de faire autre chose. Pour moi, si je peux le voir, l’entendre, je sais ce qu’il fait, où il est, même.

C’est bizarre, mais je me sentais plus en sécurité en sachant ça. Mais encore une fois, les gens autour de moi comprenaient pas ça. Pour eux, ça rentrait dans les stéréotypes de « C’est pas une vraie victime ».

ZOÉ : Si moi je suis en contact avec quelqu’un qui vit cette violence-là, qui la subit et qui est dans une phase où elle a ce besoin-là, le besoin d’être en contact avec son agresseur pour les raisons que tu expliques, comment est-ce que je peux être un soutien?

JULIE : Tu peux lui parler des limites, lui dire « OK, est-ce qu’on peut au moins établir des limites, par exemple juste communiquer avec lui par texto, comme preuve ». Ou lui dire « Si tu veux le voir en personne, faut quelqu’un avec toi, faut jamais être seule avec lui ». Donc au lieu de dire à la personne de ne pas parler du tout à son agresseur, essayer de la comprendre. Et puis c’est correct aussi de lui dire « Je ne suis pas à l’aise que tu continues à communiquer avec lui parce que j’ai peur que ça empire la situation à long terme. Mais si tu penses qu’il le faut, est-ce qu’on peut au moins négocier des limites? » C’est facile de tomber dans une situation où tu communiques pas avec l’agresseur et puis, il y a un appel par semaine, puis tu vas prendre un café et finalement tu vis avec la personne encore une fois. Parce que c’est ça qui arrive. Puis te te demandes comment tu en es rendue là.

ZOÉ : L’importance qu’il y a à mettre des limites et à ne pas te retrouver seule avec l’agresseur, c’est quelque chose que tu as appris avec ta propre expérience. Il y a eu un moment dans ton parcours où ça a été plus difficile pour toi de demander de l’aide à tes proches. Ça a commencé autour du moment où tu as voulu obtenir l’ordre de la cour qui aurait empêché Xavier de te contacter pendant  un an. Qu’est-ce qui a mené au fait que finalement, tu as renoncé, tu as retiré ta plainte?

JULIE : En Ontario, et c’est une chose que j’essaie de changer présentement mais actuellement, si tu vas chercher un ordre de protection et que la personne n’a pas été poursuivie par la police, qu’il y a pas d’accusations contre elle, elle a le droit, premièrement, d’avoir accès à un avocat et deuxièmement, d’avoir du temps pour se présenter en cour.

Moi je connaissais absolument aucun détail, ça fait que j’étais pas préparée, j’avais pas de plan d’action, j’avais pas de plan de sécurité, j’avais rien. Je me disais juste « Bon, dans dix jours faut que j’aille en cour ». Alors pendant dix jours, Xavier, il a tout fait. C’était des menaces, il me disait qu’il fallait tout arrêter, sinon « Tu vas mettre ma vie à l’eau ». Ensuite, il utilisait la gentillesse, genre « Je vais changer, s’il vous plaît, pourquoi me faire ça? » Ou bien c’était « T’es en train de détruire ma vie ». Moi, j’étais vraiment prise dans toutes ces émotions-là, je savais pas quoi faire. Mais pour mes ami.e.s, et ma famille en particulier, c’était évident, la question se posait pas, ils me disaient « Tu vas aller là, tu vas décrire ce qu’il a fait, puis il ne va pas te parler pour un an ». Moi j’étais pas convaincue que ça allait faire une différence. Et aussi, je me sentais comme si c’était moi qui était en train de provoquer l’escalade du fait que j’avais choisi de faire ça.

Ensuite je me disais « Non, il faut que je le fasse ». Mais la journée même, à la date où on devait se présenter en cour, il est arrivé chez nous et il a m’a dit « Viens avec moi, tu vas aller dire que tu veux pas faire ça, sinon, ben tu retourneras pas chez vous ». C’était tout ce qu’il avait besoin de dire, rien de plus. C’était clair, je comprenais. C’était une menace. Alors voici ce qui est arrivé. Je me présente en cour avec lui, ils me demandent « Alors, c’est quoi les détails, qu’est-ce que vous voulez faire? » J’ai répondu « Je suis ici pour retirer ma demande ». Tout de suite, les justices m’ont humiliée devant toute la cour.

À la seconde où j’ai dit que j’avais changé d’idée, que je ne voulais pas poursuivre cette personne-là, la justice a dit « C’est clair que tu as juste inventé ça. Tu as conté des mensonges pour avoir de l’attention. Tu es arrivée ici avec lui, alors c’est clair que tu n’as pas peur de lui. J’espère que tes parents sont gênés de toi. On a fini avec toi, va t’en ». Je suis partie.

À ce moment-là, j’ai perdu la confiance de presque tout le monde dans ma vie. J’avais peut-être une ou deux amies qui étaient frustrées, mais elles étaient quand même là pour moi. Mais pour ma famille, c’était vraiment la limite : « Qu’est-ce que t’as fait? C’est clair que tu comprends pas que c’est dangereux ou que t’as inventé que c’est dangereux. En tout cas, t’exagères. Parce que si c’était vraiment si pire que ça, tu l’aurais dit, t’aurais fait la plainte… Ou bien t’es rendue au point que t’aimes juste le drame, l’attention. Moi, j’ai plus de patience ».

Encore une fois, le thème d’aujourd’hui, la patience, c’est super important.

C’est à ce point-là que j’ai perdu toute ma confiance, je me sentais même plus une personne, même pas un être humain. J’étais juste comme une roche dans la vie. J’avais tout perdu, ma confiance en moi-même, mon estime de soi, mon réseau. Et je pensais « Je suis seule et Xavier va jamais arrêter ce qu’il fait, il va me tuer ». Je pensais vraiment que j’allais mourir, être assassinée par cette personne-là, c’était clair, et personne n’allait changer les choses. C’est vraiment un moment qui m’a changée comme personne. C’est clair que oui. Ça a changé qui je suis aujourd’hui, franchement, à ce moment-là.

(silence)

ZOÉ : C’était le pire jour de ta vie…

JULIE : À cent pour cent, aucun doute. Et ça en dit beaucoup parce que tu sais, pour deux ans, je vivais avec quelqu’un, l’agression, ça peut être tous les jours comme plusieurs fois par semaine. Il m’a mis des menaces en pleine face, il m’a fait plein de choses. C’était vraiment le moment le pire dans ma vie parce que c’est à ce moment-là que je me suis sentie complètement abandonnée, je pensais « Je suis seule dans le monde, y’a personne qui va venir m’aider, c’est vraiment à moi de faire ce que je peux pour que Xavier m’aime toujours assez  pour ne pas me tuer ».

Je me sentais isolée, je me sentais seule, je me sentais abandonnée, puis de l’autre côté, mes parents savaient pas vraiment que c’était si pire que ça. Mes ami.e.s savaient pas. Encore une fois, c’est parce que j’étais toujours en train de banaliser. Et là tu te dis que c’est ta faute si les gens sont pas en train de t’aider parce que t’as pas le courage d’être honnête avec eux. C’est vrai, mais si j’ai pas le courage d’être honnête avec eux, c’est parce que j’ai honte. Pourquoi j’ai honte? Parce qu’ils ont honte de moi. Ça fait qu’à la fin tu continues à t’isoler et que tu partages de moins en moins ce que tu vis.

Reprise de pouvoir

Narration ZOÉ : Pour Julie, c’est hyper important d’épauler les survivantes en les écoutant. Mais surtout, en leur redonnant le pouvoir, en évitant de leur dicter ce qu’elles doivent dire.

Il arrive qu’on veuille arranger les choses et « régler le problème ». Ce genre de réponse peut venir d’une bonne intention, mais c’est important de laisser la personne faire ses propres choix. Si vous ne savez pas trop comment faire, vous pouvez lui demander directement : « Qu’est-ce qui te ferait le plus de bien? »

ZOÉ : « Quel trucs concrets peux-tu donner à une personne qui voudrait soutenir quelqu’un dans son entourage mais qui a peur d’empirer la situation? Ou peut-être qui se demande si c’est de ses affaires?

JULIE : Premièrement, je dirais que c’est absolument de vos affaires. Faut changer cette idée-là. Alors si quelqu’un se dévoile, c’est plus facile pour toi de l’aider parce qu’elle vient juste de te dire que c’est vraiment un problème. Mais ça, c’est rare. D’habitude, c’est plutôt qu’on soupçonne quelque chose, qu’on veut ouvrir une porte de discussion, mais on a peur, comme tu dis, de pas se mêler de nos affaires, on veut pas « gérer » la personne, ou même, on veut pas la mettre sur la défensive.

Alors au lieu de dire « Tu dois faire xyz », commence avec ce que tu remarques. Dis plutôt « Je suis inquiète pour toi, tu me manques ». et non pas ce que moi j’ai entendu, et ce que beaucoup, de femmes entendent, comme « Qu’est-ce que tu fais avec cette personne là? Pourquoi tu la laisses te parler comme ça? T’es plus smart que ça! Je pensais que t’étais féministe! » Des choses qui, on pense, vont aider la personne à sortir de son nuage mais qui vraiment vont faire qu’elle se sent gênée.

ZOÉ : « Donc ce n’est pas aidant quand quelqu’un dit « Oh mon dieu, c’est pas bien, tu devrais quitter. Parce que dans le fond, la survivante qui vit du trauma, qui vit dans la peur, ce qu’elle entend, c’est une autre personne qui vient lui dire « T’as pas le choix, faut le quitter ». Et l’agresseur qui de son côté lui dit « T’as pas le choix de rester ». Donc elle se sent coincée, c’est ça?

JULIE : C’est exactement ça! Dans la violence basée sur le genre, l’idée c’est d’enlever le pouvoir d’une personne, de lui dire « Je te dis non, puis tu le fais quand même ». Alors comme allié.e, on ne peut pas refaire la même chose, qui serait de lui dire « Je te dis quoi faire, je le sais mieux que toi ». C’est ça que nos abuseurs nous disent, c’est ça que nos stalkers nous disent « Y’a juste moi qui t’aime dans le monde, y’a juste moi qui sait ce que tu dois faire ». On ne veut pas faire la même chose comme allié.e avec des « Tu dois ». C‘est non, non, non. Comme allié.e, on peut dire « Voici les pistes que tu peux prendre. Tu as des options. Il y a pas juste une chose que tu peux faire, puis c’est pas obligé de se faire immédiatement ». Même quand on est très inquiète pour la personne. Si on sent sa vie en danger, on peut dire « J’ai peur que ta vie soit en danger, je m’inquiète vraiment pour ta vie ». Là, tu peux dire à la personne, sans entrer dans le jugement, « Est-ce qu’on peut chercher un plan ensemble, parce que je me sens vraiment pas à l’aise que tu retournes chez vous ce soir. Veux-tu venir chez moi? Veux-tu que je vienne coucher chez vous ce soir, juste une soirée? Je me sentirais mieux si t’étais pas seule ». Ça c’est une façon de vraiment dire à la personne qu’on est inquiète, puis que c’est urgent, sans que ce soit du jugement. Ce n’est pas comme dire « Tu m’as pas écoutée, alors là, j’ai pas de patience pour toi ».

ZOÉ : C’est ça dont tu aurais eu besoin dans les jours avant ta date en cour?

JULIE : À cent pour cent! Au lieu de dire « Pourquoi est-ce que tu veux pas faire un ordre de protection, c’est stupide!, on pourrait dire « Explique-moi pourquoi tu veux pas faire l’ordre protection » et là, je répondrais « c’est parce que j’ai peur que ça empire la situation ». À ça, la personne pourrait répondre « OK, qu’est-ce qu’on peut faire si ça arrive, comment on peut gérer ça ensemble si Xavier continue l’escalade? Oh, t’as peur que ça marche pas? Bon, s’il décide de dépasser les limites, je vais être là avec toi comme témoin pour dire ce qui s’est passé et on va aller appeler la police ensemble ». On peut trouver des solutions, mais quand on commence tout de suite avec le jugement, ça ferme la porte. Au lieu de me faire demander pourquoi je voulais protéger cette personne-là, on aurait pu me demander pourquoi je ne voulais pas faire l’ordre de protection. C’est ça que j’avais besoin d’entendre mais c’est pas ça que j’ai entendu.

Conseils – poser des questions – ne pas juger

ZOÉ : Les survivantes de violences basées sur le genre comme toi peuvent parfois être tellement dans le déni que ce n’est pas apparent pour les proches, les ami.e.s, la famille. Sachant ça, qu’est-ce que tu peux donner comme conseils à nos auditrices, à nos auditeurs qui, peut-être, seraient en position de soutenir une personne de leur entourage qui est aussi une survivante de violences?

JULIE : Pose des questions! Tu sais, c’est très difficile d’être honnête dans ces situations-là parce que, comme tu dis, on vit dans le déni nous-mêmes. Si on était honnête avec soi-même, on se lèverait même pas le matin. C’est tellement difficile de comprendre c’est quoi notre vie. Je dirais : pose des questions. Juste poser des questions et créer de l’espace pour que la personne puisse être honnête. C’est ça qui est super important. Il ne faut pas juste demander comment ça va, il faut vraiment regarder la personne en disant « Je pense à toi, comment ça va? Ça fait longtemps que je t’ai pas vue. J’ai moins de nouvelles de toi. ». Des choses comme ça.

Quand on remarque des choses, c’est correct de dire à la personne qu’on a remarqué une différence, à condition de l’approcher sans jugement. Si tu me lances une phrase comme « Depuis tu sors avec Marc, on te voit plus », ça ne me donne pas l’opportunité d’être honnête et de te confier que c’est parce que Marc aime pas ça quand je sors avec mes amies. Si je me fais dire une phrase comme ça, je me sens tout de suite sur la défensive, parce que je me sens accusée de quelque chose. Je sais que c’est difficile à faire, mais vraiment il ne faut pas entrer dans le jugement. Il faut simplement demander comment ça va, vraiment montrer à la personne que, peu importe la réponse, « Je suis ici pour toi. ».

L’après Xavier

Narration ZOÉ : Après leur rupture, Xavier a stalké [traqué] Julie jusqu’à ce qu’il perde la vie dans un accident d’auto. Cette période de stalking a duré dix ans.

ZOÉ : Après le décès de Xavier, qu’est-ce qui a été soutenant dans ce que tes amis ont fait pour toi?

JULIE : Quand quelqu’un m’a dit « je veux t’aider mais je ne sais pas comment, ça été un cadeau. Parce que les gens savaient pas quoi faire, et moi non plus, je savais pas quoi faire. J’étais aussi perdue que les autres. Mais le fait de me faire dire « Je reconnais que c’était difficile », et « Je reconnais que c’est encore toujours difficile », oh, ça été un cadeau.

Narration ZOÉ : Ce sur quoi Julie insiste, c’est l’importance de croire la personne et de valider ce qu’elle a vécu.

On fait souvent sentir aux personnes en situation de violence qu’elles ont fait quelque chose pour mériter les mauvais traitements qu’elles reçoivent, ou qu’elles en sont responsables.

Et même, parfois, les agresseur·euse·s font du « détournement cognitif » (appelé gaslighting, en anglais). Le détournement cognitif est une forme de manipulation  psychologique qui consiste à faire en sorte que la personne doute d’elle-même et de sa perception de la réalité.

C’est pourquoi, c’est hyper important de croire ce que vous raconte votre ami.e, votre tante, votre collègue, la personne que vous voulez soutenir. En la soutenant avec bienveillance, patience et ouverture, vous lui dites qu’elle mérite de se sentir protégée, aimée et soutenue.

Conclusion

ZOÉ : S’il y a une seule chose que tu aimerais que je retienne, que nos auditrices et auditeurs retiennent sur comment soutenir une survivante de la violence basée sur le genre, qu’est-ce que ce serait?

JULIE : Patience. Patience. Ça prend du temps pour reconnaître qu’on vit dans une situation dangereuse. Ça prend du temps pour trouver des solutions pour en sortir, et ça prend du temps pour en guérir. Moi ça fait sept ans que je fais la thérapie pour essayer de guérir du syndrome de stress post-traumatique, le SSPT que j’ai développé à cause du stalking. Ça prend du temps, j’achève, mais ça prend du temps. Alors soyez patients, patientes. C’est la chose numéro un.

ZOÉ : Merci Julie pour ton courage

JULIE : Merci beaucoup pour l’invitation.

Appel à l’action

Narration ZOÉ : Pour me préparer pour le projet balado et m’outiller sur comment répondre à un appel à l’aide, j’ai utilisé les ressources en ligne de la Fondation canadienne des femmes. Vous aussi, vous pouvez apprendre comment aider : participez au parcours d’apprentissage ou suivez le mini-cours en ligne de la Fondation pour vous sentir en confiance et prêt.e à soutenir quelqu’un dans votre vie. Lorsque vous savez comment réagir aux signes d’abus, vous pouvez changer l’histoire.

Passez à l’action en vous rendant à l’adresse repondrealappelalaide.ca.

La série balado Appel à l’aide a été produite et animée pour la Fondation canadienne des femmes par Zoé Gagnon-Paquin.

Réalisation : Maude Petel-Légaré

Recherche : Nancy Pettinicchio

Composition musicale et post-production : Virage sonore

Ce projet a été subventionné par Femmes et Égalité des genres Canada.  WAGE Canada logo